Anthropologie de la parenté (2022) - Pietra Peneque (éd.)
Le débat des avatars - 294 p. - ISBN 978-2-36519-052-7 / 20 €
Peut-on penser la parenté sans faire référence à la procréation ? La question est au cœur d’une des plus anciennes querelles de l’anthropologie. Lourdement chargée d’implications épistémologiques, philosophiques et politiques, cette querelle sur la parenté a divisé chaque génération d’anthropologues et suscité des antagonismes extrêmes et des polémiques virulentes. Si la parenté reste un domaine de phénomènes fascinants, à la fois systématiques et étranges, les lecteurs et lectrices sont souvent effrayés par les ouvrages qui en traitent : monumentaux comme des statues, emplis de schémas complexes étendus comme des toiles d’araignées et de noms plus exotiques les uns que les autres. Ce livre expérimental, qui rassemble vingt-six anthropologues, propose une approche nouvelle. Afin de libérer pleinement la controverse en tant que technique de réflexion et de publication collective, les protagonistes du débat ne sont plus des auteurs humains, mais huit avatars. Chacun incarne une perspective théorique originale et complémentaire de celles des autres, avec lesquelles il entre en débat. L’ensemble est introduit par le texte d’un avatar neutre et bienveillant qui éclaircit avec douceur un demi-siècle de débats au sein de l’anthropologie de la parenté. Issu d’un travail collectif de longue durée, abordant des thèmes variés comme la sexualité, l’inceste, l’affect(ion), le genre, la filiation, la génération, le sang, tout ce qui fait et défait les relations humaines, cet ouvrage restitue au débat sur la parenté toute la complexité qui le rend passionnant et fécond. Déployant de manière didactique la pluralité de perspectives nécessaire pour penser la parenté, il permet de saisir les ressorts d’une question anthropologique centrale et d’un débat de société parmi les plus vifs. Cet ouvrage réunit des travaux publiés en ligne sur le site de la revue Terrain, dans la rubrique «  Lectures et débats  ». Acheter Introduit et coordonné par Pietra Peneque, incarnation de l’Équipe Parenté du Laboratoire d’anthropologie sociale, cet ouvrage réunit les textes de huit avatars, dont chacun incarne une perspective originale sur la parenté : Hominidae, Paratio, Generatio, Kingen, Correlationnel, Sexus Nexus, AnthropOïkos et Comparator. Ces avatars ont été animés par vingt-six anthropologues : Olivier Allard, Mauro W. B. de Almeida, Laurent Barry, Laurent Berger, Juliana Caruso, Diane De Morais, Anna Dessertine, Fadwa El Guindi, Maurizio Esposito La Rossa, Pietro Fornasetti, Corinne Fortier, Laurent Gabail, Klaus Hamberger, Michael Houseman, Vanessa R. Lea, Clara Hyun-Jung Lee, Diego Madi Dias, Leandro Mahalem de Lima, Delphine Manetta, Noémie Merleau-Ponty, Aude Michelet, Marika Moisseeff, Ismaël Moya, Enric Porqueres i Gené (†), Dwight W. Read et Charles Stépanoff. |
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Alors vint la nuit... (2020) - Aurore Monod Becquelin et Jacques Galinier (éd.)
Terrains, méthodes, perspectives - 338 p. - ISBN 978-2-36519-038-1 / 24 €
L’anthropologie peine à voir dans le noir. Le mouvement des astres instaure une rythmicité inéluctable à laquelle tout être vivant est soumis. Comment s’inventent et se règlent les croyances et comportements infiniment variés accrochés à des phénomènes cosmiques constants ? Parmi ces rythmes, nous avons choisi l’alternance de ce que nous appelons communément «  jour  » et «  nuit  ». Selon les époques, le temps découpé produit des configurations uniques et instables de l’imaginaire, les sociétés créent des calendriers, des rituels, des comportements. L’énigme que nous abordons nous interroge : comment se font ces accommodements avec les constellations, quelles sont les définitions qualitatives des catégorisations et leurs étiquettes — nuit, jour, obscurité... ; comment une société les utilise, contredit ou transforme et même les métamorphose ? En Occident urbain, par exemple, un épuisant labeur transforme la nuit en faux jour, tandis que chez les Indiens mésoaméricains le jour est troué de nocturnité. L’enjeu de cette recherche est de construire une véritable anthropologie comparative de la nuit, dotée d’outils spécifiques, stimulée par des entrées multiples — le sommeil, les rêves, la gestion de la lumière, le contrôle sociétal, la mémoire... —, qui parvienne à analyser la nuit informant les espaces, les objets, les corps, les habitus : la nuit comme cadre et comme agent. En observant aussi les seuils, rapports délicats que l’on peut malicieusement mathématiser : l’aube, déchirement de la nuit éteinte ou resplendissante résurrection du soleil, ou bien le crépuscule, surgissement nécessaire pour les cultes rendus à la nuit ou angoissante descente vers un autre monde. De la longue nuit des pôles à la scansion monotone des nuits de l’équateur, la nuit est un produit de la culture. La nuit se construit avec ce qu’offre la culture et la culture se construit en retour par ses nuits. Cet ouvrage offre l’intégralité des articles du numéro 48 de la revue Ateliers d’anthropologie, publié en ligne le 3 juillet 2020. Acheter |
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Les faiseurs d’histoires (2009) - Gisèle Krauskopff (éd.) Politique de l’origine et écrits sur le passé - ISBN 978-2-901161-86-8- 304 p. / 24.50€ L’histoire locale — a fortiori quand il s’agit de celle des groupes ethniques minoritaires — est fréquemment contestée par les descendants de ceux qui en furent les acteurs. Réécrire l’histoire locale, réinventer le passé d’une ethnie, partir en quête d’une origine toujours plus ancienne, détruire le passé ou le refouler… C’est à quoi s’attachent par exemple des érudits locaux, des rédacteurs de chroniques royales ou des porte-parole d’ethnies minoritaires. Acheter |
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Les marques urbaines du prestige (2006) - Georges Augustins Le cas d’Évora au Portugal - ISBN 978-2-901161-78-3 - 120 p. / 17.50€ Au cœur de l’Alentejo — la province la moins densément peuplée du Portugal, mais encore marquée par de forts contrastes sociaux — une ville domine la plaine, une ville blanche entourée de murailles, une ville antique mais au développement devenu soudainement très rapide : Évora. D’anciens palais nobles ou ecclésiastiques la dominaient naguère, une université l’anime aujourd’hui dans un décor qui semble fait pour l’opéra, et la périphérie prend progressivement la place du « centre historique ». L’auteur s’est donné pour tâche de comprendre comment les gens d’Évora ont successivement exprimé leur appartenance sociale à travers des formes diverses d’appropriation de l’espace ; or rien n’est simple car, jusqu’à une époque récente, il demeurait impossible de déceler ce que l’on nomme communément la « ségrégation résidentielle ». Acheter |
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Au bonheur des autres (2005) - Laëtitia Atlani-Duault Anthropologie de l’aide humanitaire - ISBN 978-2-901161-76-9 - 200 p. / Epuisé Une ethnologue chez les humanitaires. Non pour les aider à mieux comprendre les populations, mais pour les étudier, eux, de l’intérieur. Voilà l’objet premier de ce livre. Pour cela, l’auteur a travaillé, pendant plus de dix ans, au sein d’organisations internationales d’aide humanitaire tant à New York qu’en Asie centrale et en Transcaucasie post-soviétiques. Elle s’est plongée au cœur du système pour en décrypter les enjeux, les lignes de force et les tensions. |
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La politique des esprits (2000) - Denise Aigle, Bénédicte Brac de la Perrière et Jean-Pierre Chaumeil Chamanismes et religions universalistes - ISBN 978-2-901161-62-2 - 443 p. / 24.50€ Ce recueil, fruit d’une étroite collaboration entre orientalistes, historiens et ethnologues, traite des rapports du chamanisme avec trois grandes religions : le bouddhisme en Asie du Sud-Est et extrême-orientale, l’islam principalement en Asie centrale, le christianisme en Amérique latine. Les changements survenus ces dernières décennies dans le monde ont en effet fait ressurgir des questions que l’on avait, longtemps, crues réglées : les religions à vocation universaliste qui avaient accompagné les entreprises de colonisation ou de formation étatique avaient forcément, pensait-on, eu raison des coutumes des peuples chez lesquels elles s’étaient implantées. C’est précisément sur l’étude des interactions entre le chamanisme et ces trois religions que les textes réunis ici mettent l’accent. Acheter |
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Les rituels du dialogue (2000) - Aurore Monod Becquelin et Philippe Erikson (éd.) Promenades ethnolinguistiques en terres amérindiennes - ISBN 978-2-901161-61-5 - 608 p. / 26€ Dans ce recueil d’articles, ethnologues et linguistes proposent une réflexion pluridisciplinaire sur la notion de dialogue. Bien qu’il soit à la mode, le thème est rarement considéré, comme il l’est ici, sous l’angle des contraintes — tant linguistiques que culturelles, conscientes ou inconscientes — qui régissent l’interaction dans les cadres rituels ou quotidiens. Les études réunies ici sont toutes enracinées dans des terrains (amazoniens, andins et mésoaméricains). Acheter |
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Mémoire de la tradition (1993) - Aurore Monod Becquelin et Antoinette Molinié (avec le concours de danièle deHouve) - ISBN 978-2-901161-45-5 - 440 p. / 22€ Dans ce recueil, la pluralité des réponses amérindiennes au problème de la transmission des traditions d’une société est abordée à travers l’ethnographie, c’est-à-dire l’expérience personnelle vivante du travail de terrain. Plutôt que de suivre le contenu de traditions dont on pourrait saisir les modifications, il a paru plus fécond de rechercher les mécanismes et les lieux de leur création. Ce qui s’exprime dans nos sociétés par un texte ou par un récit, passe, chez les Amérindiens, par des modifications du lexique, des classifications, des toponymes, des mythes, de l’iconographie ou des rituels. Acheter |
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Les figures du corps (1989) - Marie-Lise Beffa et Roberte Hamayon (éd.) ISBN 978-2-901161-34-9 14 - 467 p. / 50€ Séducteurs ou inquisiteurs, tous aux fourneaux ! Les contributeurs de ce volume s’y sont mis, pour décortiquer les expressions figurées qui évoquent le corps humain — lequel, cru ou cuit, est une matière privilégiée de la pensée symbolique — et vous servir le fruit de leurs réflexions. Acheter |
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Penser au singulier (1984) - Éric de Dampierre ISBN 978-2-901161-26-4 - 43 p. / 10€ Il y a plus d’un demi-siècle, un ouvrage d’E. E. Evans-Pritchard, consacré à l’étude de la causalité et de la divination, attirait à nouveau l’attention sur les sociétés zandé et nzakara. Le présent travail se propose de prolonger ces analyses, toujours à partir de recherches conduites sur place, en Afrique centrale. On essaie d’y montrer que, pour ces sociétés, rien n’est identique : qu’une infinité d’existants singuliers, hiérarchisés à l’infini, s’accommode d’un univers foisonnant de causes ; que l’« œil du destin » (Zàgi kánà) — ou du monde — confirme ces êtres dans leur hiérarchie, qui est leur lien ; que tout ce qui n’est pas constitué tel est désordre du monde et, littéralement, vain ; que l’action de l’homme peut seule instituer l’identité, composer avec les différences et, de surcroît, donner aux conséquences un sens. Acheter |
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Soleil est mort (1979) - Gérard Francillon et Patrick Menget (éd.) L’éclipse totale de soleil du 30 juin 1973 - 288 p. - ISBN 978-2-901161-06-6 / 17€ Le présent ouvrage publie les résultats de travaux menés pour le compte de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (convention n° 73.7 1422) et grâce à son concours financier par le Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative de Nanterre. Une publication préliminaire avait été faite sous le titre Rapport de fin de mission de l’Opération éclipse, 30 juin 1973 (Nanterre, Université de Paris X, 1973). Acheter |
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Voir et nommer les couleurs (1978) - Serge Tornay (éd.) Epuisé À partir d’un thème unique, le rapport nature/culture dans le domaine de la perception et de la dénomination des couleurs, les recherches réunies dans cet ouvrage se sont déroulées dans un esprit pluridisciplinaire. Quatre parties correspondent aux orientations majeures des contributions et à leur articulation logique : voir (données fondamentales sur la vision des couleurs ; la perception influence-t-elle la dénomination ?) ; nommer (noms de couleur et universaux linguistiques ; mise en œuvre d’une ethnolinguistique de la couleur) ; concevoir (la couleur et sa dénomination : un domaine critique de l’ethnoscience) ; évoquer (couleur et symbolisme culturel, du sémiologique au cognitif, évolution des perspectives actuelles). |